Réthoville

L'Église

L’église Saint Martin de Réthoville se reconnaît de loin par son clocher carré, terminé par une plate-forme à balustrade. L’armée d’occupation en 1943 a quelque peu défiguré le clocher. En effet cette balustrade servait de point d’observation, en relation avec l’artillerie établie à Néville-Sur-Mer.
L’église abrite trois statues (saint Jacques, sainte Catherine, et la vierge à l’enfant) classées à titre d’objets aux monuments historiques.

Les parties les plus anciennes datent du XIIème siècle. Guillaume Le Moine, de la famille de Beaumont, alors seigneur de Réthoville donna le patronage de l ‘église de Réthoville à l ‘abbaye de Montebourg à cette époque. Elle est sous le vocable de St Martin. De l’édifice primitif il ne reste que le chœur remanié, autrefois éclairé par des fenêtres en forme de meurtrières.

Il faut attendre le XVIIème siècle pour avoir de plus amples informations sur l’église de Réthoville. C‘est à la fin de ce siècle que Mr Robert Chardine prend la tête de l’église de Réthoville. « C’était un prêtre auquel ses parents avaient laissé un riche patrimoine dont les pauvres et son église profitèrent largement ». Il fit en effet relever la tour dont il dédia la chapelle à St Denis. À ses frais il fit ajouter la balustrade en granit au sommet. On y trouve d’ailleurs une inscription gravée sur les bords qui marque le souvenir de son passage et de ses généreux travaux: « DPM: Donné Par Messire Chardine » des lettres ayant été effacées.

Le presbytère de l’église de Réthoville a été construit en 1726, une date que l‘on retrouve d’ailleurs sur le linteau d’une des fenêtres.

Pour donner à l’église une forme de croix latine c’est-à-dire avec une nef plus longue que le transept, Pierre Chardine, neveu de Robert Chardine et nouveau curé de Réthoville, fit ouvrir dans le côté Sud de la nef une grande arcade ogivale pour y ajouter une autre chapelle, mais sa mort l’empêcha de réaliser son projet. On peut encore voir l‘arcade de l’extérieur. Son successeur fit relever la nef, travail qui se termina en 1738. On fit également construire de solides contreforts à l‘extérieur des 2 côtés de la nef afin de supporter le toit de la voûte. Mais cette dernière ne fut jamais construite. 

Au-dessus de la fenêtre méridionale du beffroi se trouvaient sculptées les armes d’un donateur mais qui ont été grattées le 21 avril 1792 par ordre de la municipalité. C‘est en effet une des manifestations de la déchristianisation de la France suite à la révolution française. L’église de Réthoville qui possédait 3 cloches, vit également 2 d’entre elles enlevées le 23 juillet 1792 et transportées à St Pierre Église chez Mr Vauvray commissaire à St Pierre. Le curé qui avait la direction de l’église au moment de la révolution française est décrit par Louis Drouet comme un prêtre peu courageux qui « aima mieux prêter le serment schismatique que d’abandonner don bénéfice cure qui bon an mal an lui procurait un revenu net de 1750 livres » (soit 2470€). De plus, afin d’obtenir les grâces du parti révolutionnaire, il usa de son influence sur certains de ses confrères pour qu‘ils prêtent comme lui l‘avait fait le serment constitutionnel. Lorsque les biens de l’Eglise furent mis en vente, il acheta le presbytère auquel il avait fait de nombreuses améliorations et les 8 vergées de terre qui l‘avoisinaient. Il ne remit pas ses lettres de prêtrises et se cacha durant la Terreur « alors que les persécutions sévissaient et que les églises étaient souillées par les profanations des sans-culottes des communes environnantes ».

L’église abandonnée depuis 1792, commença en 1795 à voir de nouveaux des offices catholiques célébrés entre ses murs. Durant les premières années, on ne fit à l‘intérieur de l’église que les travaux strictement nécessaires pour y célébrer le culte. La restauration de l’église débuta dès 1814. L’ancien retable et les bancs datent de cette époque. Les dépenses furent couvertes par les quêtes auprès des paroissiens, auxquelles le curé participa grandement.

Parmi les curés qui suivirent, on trouve Jean-Pierre François Duval qui fut vicaire à Martinvast. La beauté du sanctuaire de l’église de Martinvast donna la volonté à Mr Duval d’en établir un à Réthoville. Il fit construire une arcade romane appuyée sur des piliers de même style, arrondir les angles de chevet en les garnissant de maçonnerie et disposer la voûte en dôme. Il forma ainsi une abside d’un effet très heureux où il plaça un autel à la romaine. Monseigneur Bravard qui était évêque de Coutances et d’Avranches fit don d’un vitrail pour garnir la fenêtre du fond.

La sacristie qui se trouvait derrière l‘autel fut installée dans la chapelle des cloches et les retables des autels de la Sainte Vierge et de Saint Sébastien remplacés par des niches et des tombeaux en pierre de Caen. Après le départ de Mr Duval, ses travaux se poursuivirent. On fit poser des vitraux, ériger une statue de la Sainte Vierge à l‘entrée du village et placer la statue du sacré cœur en face de la chaire. L‘autel en marbre blanc a été placé en 1902. Il est encadré à gauche par la statue de St Martin et à droite par la statue de St Maur. Les vitraux de la nef ont été installés en 1937.

Durant la seconde guerre mondiale, la tour servit aux Allemands d’observatoire en relation avec la batterie de Néville. La balustrade fut alors coulée dans du béton. À noter, à l ‘intérieur de l’église, 3 belles statues représentant:

  • Une Vierge à l‘Enfant datant du XIVème siècle.
  • Ste Catherine du XVIème siècle.
  • St Martin du XVème siècle.

Toutes les 3 sont inscrites au titre des monuments historiques.

Le Fortin

Le fortin de la guerre de Sept ans

Se trouvant sur une place à Réthoville, il fut construit par les Français pour combattre les Anglais.

Il fut construit en 1756 lorsqu’éclata la guerre des Sept ans. Durant ce conflit le Cotentin était constamment « harcelé » par des corsaires prenant l’apparence de bateaux de pêche. Ces embarcations pénétraient dans toutes les anses et leurs équipages s’emparaient de tout ce qu’ils trouvaient sur place. Lors de sa construction, ce fortin se trouvait à plus de 30 mètres après les hautes mers et à 5.64 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il faisait partie d’un ensemble d’au moins cinq fortins construits sur la côte du Cotentin pour se protéger de ces corsaires. Il était équipé de 2 canons servis par des habitants des communes astreints aux obligations militaires dans le cadre des compagnies de garde-côtes. Les conditions de vie dans ces fortins étaient très inconfortables du fait de l’importance de l’humidité.

En 1830, les conceptions sur la défense côtière ont évolué et on a renoncé à armer ces batteries dont l‘entretien et la garde occasionnaient trop de dépenses. Il fut laissé à l‘abandon. Dans les années 1970, ce fortin était encore habitable. Il fut acheté par Jacques Colette, un parisien qui après y avoir fait quelques aménagements, venait y passer ses vacances. Mais avec les assauts constants et inévitables de la mer qui grignote la plage et les tempêtes successives, le fortin n‘a pas résisté et est aujourd’hui en état de ruines.

Le moulin de Marie-Ravenel

Site moulinmarieravenel.fr (toutes les infos : horaires, adresse, contact..)

Lieu de vie familial où vous pourrez voir travailler la boulangère, apprendre à faire votre pain, acheter des spécialités locales (teurgoule, bourbelot), profiter des visites guidées et des animations, revivre une salle de classe des années 50, vous balader et pique-niquer…

Vous serez accueilli(e) du 1er avril au 30 septembre dans un moulin à eau du 18ème siècle entièrement rénové et dont les extérieurs sont toujours en accès libre.