Patrimoine

EGLISE D'ANGOVILLE

En 1163, l’église fut donnée à l’abbaye de Montebourg, ce qui fut confirmé par Henri II, roi d’Angleterre, et ratifié en 1201 par Gautier, archevêque de Rouen. Au XIIIe siècle, l’Abbé de Montebourg en était le patron.
A la révolution, les biens de l’église furent mis en vente : presbytère, jardins, terres. Le 21 juin 1794, le mobilier de l’église passa en vente au plus offrant : maître-autel, deux petits autels, confessionnal, croix du cimetière, fonds baptismaux, perque du crucifix. Les acquéreurs les achetaient uniquement pour les soustraire aux profanations. Ils les rendirent plus tard à la restauration du culte catholique. Le produit de la vente s’éleva à 42 livres 3 sols.

En 1803, une circulaire préfectorale décida que les églises de Vrasville et Angoville ne formeraient qu’une succursale avec prééminence à Angoville, mais, en 1807, une ordonnance de l’évêque prescrivait que la résidence du succursaire serait Vrasville. Beaucoup de changements sont survenus depuis lors, mais cette église a toujours fait l’objet d’un entretien intelligent. Après ce bref historique, voyons comment se présente actuellement cette église.

Le chœur est bien éclairé par quatre fenêtres ogivales. Remarquez le dallage en granit et pierre calcaire ainsi que quelques pierres tombales. Une voûte en anse de panier couvre sanctuaire et chœur. Le chœur et la nef sont séparés par une grande arcade ogivale supportant la perque du crucifix (XVIIIe siècle) restaurée depuis peu. A gauche se trouve une statue aux mains mutilées – serait-ce saint Jean l’évangéliste ? – et, à droite, statue de sainte Barbe, remarquez à gauche la chaire qui n’avait pas besoin d’être surélevée. 

A voir, les fonds baptismaux du XVIIIe siècle en pierre calcaire et remarquez la torsade qui en fait le tour. Cette nef n’a jamais été voûtée et une partie des murailles est restée avec un enduit en torchis blanchi. Les bancs sont récents et proviennent de l’église de Clécy dans le Calvados. A l’extérieur, on remarque une date – 1778 – au dessus d’une fenêtre ainsi qu’un cadran solaire très abîmé; à voir aussi l’assemblage de la pierre à l’embrasure de la porte. Un renforcement de la muraille a été fait de chaque côté de l’église au niveau de la séparation du chœur et de la nef. Dans la muraille du sud est apposée une plaque en granit portant l’inscription « ici repose Marie Asselin des Conteries décédée l’an 1819 à l’âge de 70 ans ».

A l’intérieur : dans le sanctuaire, un autel en bois avec un retable supportant un bas-relief en bois peint représentant l’annonciation (XVII siècle) et, au dessus, une statue de la vierge à l’enfant.

A gauche, statue de saint Blaise; à droite, statue de sainte Anne. A remarquer, à gauche dans la muraille, un reliquaire dont les portes ont disparu et, à droite dans la muraille, une jolie crédence. Dans le mur du chevet existe une fenêtre ogivale mais elle est masquée, d’un côté, par le retable et, de l’autre côté, par la sacristie.

L’église d’Angoville n a pas de vitraux.

Son clocher est un clocher mur (un clocher mur est un élément architectural, vertical, et plat, placé en haut ou à l ‘avant d’un édifice pour recevoir des cloches)    à 2 ouvertures mais qui ne comporte qu ‘une seule cloche: voici les inscriptions qui ont pu être relevées sur la cloche: CONRYDUROYPRESIDENTAVSUR. Cette inscription est incomplète et il y manque une date. Il est curieux que des lettres aient disparu alors que la cloche, par elle-même, est restée en bon état; le métal a bien résisté au temps et aux intempéries. Doit on en déduire qu’une main d’homme est passée par là, ce ne serait pas un cas unique. Cette cloche sans nul doute est antérieure à la révolution.

« Dans sa simplicité, elle rappelle une chanson de Jean Lumière: « La  petite église ».

EGLISE DE COSQUEVILLE

L’église de Cosqueville est sous le vocable de Notre Dame et en second de St Marcouf. Les seigneurs du lieu en ont eu le patronage en tout temps.

A l’arrivée, une curieuse construction que l’on pourrait appeler « narthex » dont l’entrée ogivale, belle dans sa simplicité, masque, malheureusement, un magnifique portail roman à trois ouvertures dont les deux petites sont murées. Il est surmonté de deux fenêtres meurtrières et d’un oculus. Passé ce portail, la nef est marquée par le 12ème siècle, époque de transition avec un mélange de cintres et d’ogives. Voûtée en maçonnerie, les arcades ogivales qui la traversent de distance en distance annoncent, dans leur combinaison et leur disposition sur leurs piliers, une origine romane.

Remarquez sur le côté gauche, sur une plaque de marbre, la liste des curés successifs de cette paroisse. 

A la suite, nous nous trouvons sous le clocher du 15ème siècle, porté sur la gauche, par une robuste muraille et deux piliers, puis sur deux piliers à droite, tous les quatre à colonnettes et chapiteaux, la nef et le bas du clocher, avec les fenêtres meurtrières n’ayant subi aucune transformation dans leur gros œuvre, sont remarquables d’unité de style.

Ensuite nous entrons dans le chœur. Démoli vers 1770, il fut reconstruit sur le même emplacement avec une abside et une voûte plus légère avec probablement  le réemploi de certaines pierres. Il donne une impression d’inachevé.

Le maître-autel avec son baldaquin à quatre colonnes, couronnement et gloire, réalisé par un menuisier de St-Pierre-Eglise a remplacé l’autel, détruit le 23 mars 1794 ainsi que les statues, croix, argenterie, vases sacrés; c’était la Révolution. Au dessus du maître-autel est placée la statue du Sacré-Coeur (1888) et deux anges adorateurs.

Mis à part un vitrail de Notre-Dame de Lourdes et un autre de Ste Jeanne d’Arc, tous les autres vitraux sont des années 1970. Sur le côté droit se trouvent deux chapelles, l’une accolée au clocher, dédiée à son origine à St Fiacre, devenue chapelle de la Ste Vierge avec un autel en marbre blanc, fin du 19ème siècle. L’autre à la suite, dédiée à Ste Anne est devenue chapelle St Jean. L’on peut y remarquer, à droite de l’autel, une plaque complètement massacrée et rendue illisible. S’y trouve la statue de St Marcouf. A l’extérieur, remarquez côté Sud, au niveau de la nef, une porte romane, mais le bas-relief placé au-dessus est du 19ème siècle.

Ne pas oublier de regarder la toiture du « narthex » faite de pierres sur voûte en maçonnerie; elle imite, en beaucoup plus petit, la toiture des clochers à bâtière. Il faut porter son attention sur le clocher octogonal, assez rare dans le Cotentin, avec ses fenêtres en lancettes. Chaque angle est souligné par un boudin.

En 1770 une sonnerie de cinq cloches, parfaitement accordées, y prirent place, mais à la Révolution, quatre d’entre elles furent portées au district de Cherbourg. Aujourd’hui, une seule cloche datant de 1877 rythme la vie des habitants. Le clocher fut quant à lui couronné en 1886 d’une flèche en éteignoir ou bonnet de nuit. Le chœur de l’église fut bâti à la fin du XVIIème siècle.

L’église de Cosqueville abrite également une magnifique oeuvre du XVIIème siècle:

« L’ANGE GARDIEN » 

d’après Jean-Baptiste CORNEILLE.Cette œuvre du XVIIème siècle proviendrait du monastère des bénédictines de Valognes. 2 conservatrices en 2014 souhaitaient la voir exposée dans la salle des remparts du château de Caen entre février et mai 2015 dans le cadre d’une exposition dédiée à la peinture religieuse des église bas normandes XVIème-XXème siècle. Après une seconde visite, il est décidé de faire restaurer cette superbe oeuvre et son cadre. Cette restauration s’est faite avec le soutien important de l ‘État (avec la DRAC) à 50% et du Conseil Général de la Manche à 25%.

ANGE GARDIEN Limite XVIIe-XIIIe siècle

Redécouverte récente, la belle facture de l’ange gardien de l’église de Cosqueville s’est révélée sous les nombreux et disgracieux repeints, grâce à la restauration dont l’œuvre vient de bénéficier.

Sur le tableau l’ange prend par la main un enfant pour le conduire au ciel qu’il lui montre dans le mouvement ascendant de son bras droit. L’enfant est figuré dans la partie sombre du tableau, attiré par la beauté de l’ange et la lumière céleste. Composée fidèlement à partir de la gravure de Jean Mariette (1688) d’après l’original de son oncle Jean-Baptiste Corneille (1649-1695) peint pour l’oratoire de Dijon (musée des beaux-arts de Dijon), La toile de Cosqueville présente également des coloris similaires à celle du maître. L’ange flamboyant, vêtu d’une tunique bleu glacé aux accents roses, drapé dans un manteau orangé, se situe à la limite des 2 mondes. Une ouverture dans le tableau est apportée par le paysage qui porte le regard vers les lointains, deux petits personnages cheminant au premier plan et donnent la dimension.   Une autre version du tableau de Dijon peut être mise en rapport avec celui de Cosqueville :l’Ange Gardien de Jean Vincent L’Hermitais, conservé dans l’ancienne chapelle des jésuites de Vannes, signé et daté de 1757.  Aucune indication dans les archives de la paroisse ne permet d’avancer la date à laquelle le tableau est arrivé dans l’église. Bernardin-François Le Sens, curé de 1756 à 1772, « disposait d’une fortune considérable dont il usa au profit de l’église » la visite archidiaconale de  1759 précise qu’il offrit un tableau. Mais l’église ayant été vandalisée à la Révolution, le tableau a pu être acquis au XIXe siècle, à la suite de la dispersion des biens des abbayes.

L’ange gardien en restauration

L’ange gardien en dÉtail

L’ange gardien en dÉtail bis