Gouberville

L'Église de Gouberville

L’Église a été sous le vocable de Notre Dame qui désigne la Vierge Marie.

Les plus anciennes traces de l ‘église de Gouberville semblent remonter au début du XIIIème siècle. De cette époque il ne reste que le pignon ouest avec le portail et la fenêtre, la base de la tour et les 3 fenêtres du chevet. Dès le XIVème siècle tout l ‘ensemble fut remanié par les différents curés qui se succédèrent à la tête de l’église.

En 1683, lorsque le curé Jean Deny arrive à Gouberville, l’église est dans un état déplorable. Soutenu par ses paroissiens, il commence des travaux de restauration. Il fait ainsi ajouter une porte en chêne à la tour en 1688, construire en 1689 un contre-retable, ajouter une sacristie derrière l’autel et fermer le sanctuaire. Un an plus tard il fait refondre et augmenter la cloche pour 48 livres (environ 100€). En 1702, deux contre-retables et une chair sont placés dans la nef, le grand autel est décoré et des bancs sont construits. Les travaux continuent même après la mort de Jean Deny avec notamment Messire Nicolas le Poittevin qui fait lambrisser et blanchir la nef en 1753. Les murs de la nef menaçant de s’effondrer, des travaux sont entrepris en 1758 pour les restaurer.

Le clocher pour sa part est commencé au XIVème siècle. La cloche est alors à l’air libre posée sur la voûte. La tour qui ne s’élève qu’à la hauteur des côtés de l’église, reste inachevée jusqu’en 1780, année durant laquelle les travaux reprennent avec le curé Lescellière. Il s’engage à faire bâtir un clocher haut de 60 pieds, soit environ 19 mètres. Il fournit la chaux, les cordons, les lucarnes, certaines pierres de taille et la couverture. Il paie les maçons, les tailleurs, les charpentiers et le conducteur des travaux. Le tout s’élève à près de 10 000 livres (soit 12 800€). Ce  clocher se différencie fortement des autres églises du Val de Saire par son dôme en pierre de granit qui lui donne un style particulier et original pour une petite église communale. De plus le clocher de l’église de Gouberville ressemble fortement à celui de l’église de Beaumont-Hague. Est-ce parce qu’à cette époque les paroisses de Gouberville et Beaumont relèvent du même seigneur, M Jallot de Beaumont, le clocher de Beaumont étant de 1757, celui de Gouberville de 1780? Lorsque la Révolution Française arrive, le curé Lescellière et son vicaire Jean-Christophe  sont priés de prêter serment à la Constitution Civile du Clergé. Ayant refusé, un nouveau curé constitutionnel est installé: Jacques Boitel. En 1791 la cure de Gouberville est supprimée et la paroisse annexée à celle de Néville malgré les protestations du conseil général de la commune. Lorsque la Terreur survient, l’église est saccagée, l’argenterie confisquée et le presbytère vendu. Ce n’est que le 13 septembre 1800 que l’église est de nouveau ouverte pour être consacrée au secours catholique.

De nombreux travaux sont réalisés par la suite:

  • Les fenêtres d’origine de l’ église sont étroites comme celles du chevet. Elles sont donc agrandies pour offrir un meilleur éclairage à l’édifice. Le dallage du chœur daterait quant à lui de 1549. En effet, dans son journal, Gilles de Gouberville mentionne le fait qu’un matin de cette année-là des personnes sont allées chercher « du carreau à Yvetot pour paver l’église de Gouberville. »
  • Le maître autel, le retable et le tableau de l’Assomption ont été posés après la Révolution et furent de nouveau peints et dorés en 1936. Les statues de St Jean-Baptiste et de St Etienne sont de 1884. Elles ont remplacé 2 statues en bois datant de 1823 qui, reléguées au grenier du presbytère, ont  disparu après 1940.
  • Dans le sanctuaire il est possible de voir la pierre tombale d’Hervé de Crosville qui fut seigneur de Gouberville. Toujours dans le sanctuaire on trouve 2 vitraux, l’un de Notre Dame de Lourdes offert en 1893 par le Vicomte de Janville et l’autre du Sacré Cœur provenant d’un anonyme.

Les bancs du chœur datent de 1939. Les précédents avaient été attaqués par des champignons et n’avaient pu être réparés.

La voûte du chœur est de style ogivale date de 1877. Celle de la nef, qui est pourtant de la même époque, ne lui ressemble pas. En effet, la structure de la nef n’aurait pas pu supporter une telle construction faute de contrefort pour solidifier les côtés. La voûte se devait donc d’être plus légère.

La poutre de Gloire, également appelée « Perque » en Normandie et la chaire fut construites entre 1842 et 1863. La nef et le chœur sont séparés par une voûte ogivale à côté de laquelle se trouve un autel dédié à St Joseph et un autre dédié à la sainte Vierge. En 1893 furent donnés à l’église les fonts baptismaux en pierre calcaire avec les armes des donateurs.

Le 12 décembre 1962, la foudre tomba sur le clocher de l’église et endommagea fortement le haut du clocher, la toiture et l’intérieur de l’édifice. Dans le clocher, il y avait une seule cloche de 694kg qui avait la particularité  d’être en acier fondu alors qu’habituellement le métal utilisé est un alliage de bronze. Elle fut bénie le 7 juin 1866. Elle remplaçait une ancienne cloche qui avait été cassée le 4 avril 1859 et fut elle-même remplacée par une cloche de 537 kg coulée à Villedieu les Poêles le 24 août 2004 et bénie le 19 septembre 2004 sous le nom d’Augustine Madeleine.

Photos André LEBARS