De la préhistoire à nos jours
Le Cotentin était habité aux époques les plus anciennes et il semble bien que la population primitive se soit fixée de préférence sur le littoral.
On a trouvé, ainsi principalement près des côtes, armes et outils de la période paléolithique, durant laquelle les hommes n’utilisaient que des pierres qu’ils façonnaient grossièrement, en détachant des éclats.
De la préhistoire subsistent quelques beaux mégalithes : les « Trois Princesses »
Le premier menhir, la Haute Pierre, se trouve à Saint-Pierrre-Eglise au lieu dit Hacouville, non loin de la chapelle de Lourdes. Cette pierre mesure 2 m 80 de haut pour 1 m 80 enfoncé en terre.
Le deuxième, qu’on nomme la Longue Pierre est peut-être le plus considérable de tous ceux du département. C’est un énorme pilier de 4 m 10 de haut. Il est situé au triage du Plat Douet, proche d’un Ruisseau, qui sépare Saint-Pierre-Eglise de Cosqueville.
Une troisième pierre, sur la commune de Cosqueville, appelée la Pierre Plantée, forme un triangle avec les deux précédentes. Située près du Grand Manoir, ce menhir de 3 mètres de haut est remarquable, se terminant en une espèce de tête conique, travaillée, à ce que l’on suppose, de main d’homme.
La légende raconte qu’au centre de ce triangle se trouve enfoui un trésor considérable : la dot des trois princesses, ainsi que sont désignées les trois pierres dans le pays.
La commune était donc jadis riche en monuments druidiques, dont la plupart ont été détruits pour être utilisés comme pierre de granit lors de la construction du port de Cherbourg. A la limite de Fermanville existait une pierre branlante, ou logan, appelée la « Meule ». Il en existait une autre, qui a été renversée par les vagues de la mer et qu’on nommait le Poteau, à cause de sa forme cylindrique.
En 1820, un dolmen a été détruit au hameau de la Trigalle. En 1831, on découvrit aux environs une petite niche souterraine, dans laquelle il y avait 40 coins en bronze.
La route qui conduit à Saint-Pierre-Eglise passe devant un mini-menhir de 1,20 m inclus dans la clôture des champs, appelé « le Dos du Diable », qui présente une cavité latérale dans laquelle les habitants lançaient un caillou lors de leur passage, en vue de conjurer le démon.
Le peuplement de la région s’est fait par vagues successives de la part des Celtes ou Gaulois au cours des IXe ou VIIesiècle avant Jésus-Christ. Puis un siècle avant Jésus-Christ, par les Unelles, tribu armoricaine, qui ont laissé d’importants vestiges.
L’époque de la Conquête Romaine a également laissé de nombreuses traces. On a découvert à différentes époques des médailles romaines, des restes de routes pavées, des vestiges de camps.
Si, après César, jusqu’à la décadence de l’Empire romain, les historiens ne parlent plus de guerre au pays des Unelles, il est probable que ceux-ci ont souvent eu à repousser les pirates saxons.
A partir du IXe siècle, et même avant, ce furent les incursions des Normands.
Ils débarquaient principalement dans la région de Gatteville-Barfleur, détruisant tout sur leur passage. Ils incendiaient, tuaient, emportaient, semaient la frayeur parmi le peuple. Bientôt, séduits sans doute par le riche pays des Unelles, ils s’y implantaient progressivement.
De nombreuses communes et hameaux conservent ainsi le nom des conquérants normands, la terminaison en « ville » étant d’origine gallo-romaine.
Rollon, premier duc de Normandie, partagea sa conquête entre ses compagnons d’armes et leur réserva les possessions les plus riches et les plus fertiles. C’est à cette époque qu’il faut rapporter la dénomination des communes. Chaque concessionnaire de la terre conquise donna son nom à la part qui lui avait été attribuée.
Ainsi Angoville fut la propriété d’Ansgolt ;
Néville de Néel ;
Gouberville de Goubert ;
Réthoville de Restout ;
Vrasville d’Everard,(sans doute scandinave) et fut toujours lié à Angoville (Angovilla). Angoville fut lié à la famille du MONCEL qui a pour armoirie 3 losanges.
Pour Cosqueville,on nom vient de la famille des Coskets, famille qui aurait participé à la conquête de l’Angleterre, où ses descendants s’implantèrent, présents aussi beaucoup sur l’ile de Wight sous «Coskeville ». Il y avait aussi le fief des BEAUMONT (Bellanville) et des ARGOUGES. Les armoiries sont une merlette de gueule sur une salamandre.
Désormais, Celtes et Normands allaient voisiner, avant de se fondre, peu à peu, en une seule nation. Au cours des âges, une partie du territoire de la commune a été envahie par la mer. Aux marées basses, on retrouve des traces de chemins charretiers, qui ont laissé des empreintes dans la pierre, des arbres enfouis dans une tourbe noirâtre, qui devait être autrefois de l’humus ou terre végétale. Au large, le Rocher du Vic et les Roches du Bourg, maintenant submergés, étaient autrefois habités.
A côté de l’église de Vrasville, un boqueteau couvre et dissimule une forte motte féodale. Un chercheur de trésor l’avait éventré au XIXe siècle. Des fouilles y furent également effectuées au XXe siècle mais sans résultat connu.